Trigger Warning – Contenus sensibles
Ce site aborde des sujets liés aux violences sexuelles numériques, aux leaks, aux deepfakes, au harcèlement, à la pédocriminalité et à la prédation en ligne.
Aucun contenu explicite ou illégal n’est hébergé ici, mais certains textes peuvent évoquer des situations traumatisantes ou choquantes.
Si vous vous sentez en difficulté en lisant ces pages, prenez une pause, parlez-en à une personne de confiance et n’hésitez pas à consulter des ressources d’aide spécialisées.
Ce site a pour objectif l’information, la prévention et la sensibilisation.
Il ne remplace en aucun cas une prise en charge médicale, psychologique ou juridique, ni les dispositifs officiels de signalement.
1. Définition générale
On parle de violences sexuelles numériques lorsqu’une personne est exposée, menacée, humiliée ou contrôlée à travers des moyens numériques (internet, réseaux sociaux, messageries, jeux en ligne…), avec une dimension sexuelle ou sexuellement explicite, sans son consentement réel, libre et éclairé.
Ce n’est pas seulement « du drama en ligne »:
ce sont des violences qui ont des conséquences psychologiques, sociales, professionnelles et parfois judiciaires très lourdes.
2. Quelques formes fréquentes
2.1 Diffusion non consentie d’images intimes
Partage de nudes, sextapes, photos de webcam ou captures d’écran sans accord de la personne.
Utilisation de salons ou serveurs dédiés aux « leaks » ou « packs » d’influenceureuses / streameureuses / personnes lambda.
Partage d’images obtenues par vol de compte, piratage, récupération de données téléphoniques, etc.
Dans tous ces cas, la personne perd le contrôle de ses images, pour des années, et se retrouve exposée à un public très large sans possibilité de retour en arrière.
2.2 Deepfakes, montages et fakes sexuels avec ou sans IA génératives
Création de montages ou de deepfakes plaçant le visage d’une personne sur un corps nu ou dans une scène sexuelle.
Circulation de ces images dans des serveurs ou salons dédiés à des personnes identifiables (influenceureuses, streameureuses, proches, camarades de classe, collègues…).
Même si la scène n’a jamais eu lieu, la violence est bien réelle : l’image touche à l’intimité, à la réputation, et est utilisée pour harceler, humilier ou faire pression.
2.3 Tributes, cumtributes et sexualisation organisée
Organisation de « tributes » sur des photos de personnes réelles (souvent prises depuis leurs réseaux sociaux) dans des serveurs ou salons spécifiques.
Commentaires sexualisés, humiliants ou dégradants visant des personnes identifiables, qui n’ont pas donné leur accord pour être utilisées de cette façon.
Ces pratiques transforment des personnes en objets de consommation sexuelle, sans leur accord, dans un cadre collectif qui normalise la prédation.
2.4 Sextorsion et chantage
Menaces de publier des nudes ou des vidéos si la personne ne cède pas (envoie plus de contenu, paie de l’argent, accepte des actes sexuels, etc.).
Récupération d’images via manipulations (« envoie-moi juste cette photo, je la garderai pour moi », puis chantage).
Il s’agit d’une forme d’extorsion et de contrôle, qui met la victime en état de peur permanente.
2.5 Grooming et prédation sur mineur·es
Adultes qui se font passer pour des adolescent·es ou des « ami·es » pour gagner la confiance d’un·e mineur·e.
Demandes répétées de photos, nudité en cam, descriptions sexuelles, propositions de rencontre.
Participation à des serveurs où les catégories ou messages laissent entendre la recherche de contenus pédosexuels (par exemple « teen », « schoolgirls », etc.).
Ce type de comportement relève de la pédocriminalité et doit être signalé le plus vite possible aux plateformes et, selon le pays, aux services de police ou de signalement spécialisés.
2.6 Harcèlement sexuel en ligne
Envoi répété de messages sexuels non désirés (DM, MP, commentaires).
Diffusion coordonnée de messages à caractère sexiste, LGBTQIA+phobe, raciste et sexuel pour cibler une personne ou un groupe de personnes.
Raid de serveurs ou de chats avec des contenus à caractère sexuel ou pédosexuel.
Même sans images, ces comportements participent aux violences sexuelles : ils visent à intimider, faire taire, punir ou faire fuir la personne ou le groupe de personnes.
3. Ce que les violences sexuelles numériques ne sont pas
Il est important de distinguer :
🔹 Sexualité consentie en ligne : échanges intimes entre personnes majeures, informées et d’accord, dans un cadre privé et respectueux.
🔸 Violences sexuelles numériques : dès qu’il y a absence de consentement, pression, manipulation, chantage, exploitation d’un rapport de force, ou diffusion hors du cadre prévu.
Le problème n’est pas que des personnes aient une sexualité ou qu’elles utilisent des outils numériques pour ça.
Le problème, c’est quand des tiers s’approprient l’image, le corps et l’intimité d’autrui sans accord, souvent dans un cadre organisé (serveurs, channels, groupes).
4. Conséquences pour les victimes
Les impacts incluent :
Anxiété, crises d’angoisse, troubles du sommeil.
Sentiment de honte, culpabilité, perte de confiance en soi.
Isolement social, peur d’aller en cours / au travail / en ligne.
Atteinte à la réputation, cyberharcèlement de masse.