Cette page décrit des catégories de serveurs impliqués dans des formes de violences sexuelles numériques : leaks, tributes, deepfakes, sexualisation de personnes réelles, parfois mineures.
Aucun contenu explicite ou illégal n’est montré, mais les descriptions peuvent être difficiles à lire.
Si besoin, faites une pause et prenez soin de vous.
Cette typologie ne vise pas à « donner des idées », mais à nommer des schémas récurrents observés dans des espaces en ligne, afin de mieux les reconnaître, les documenter et les signaler.
1. Serveurs de leaks d’influenceureuses / streameureuses
1.1 Caractéristiques générales
Noms de serveurs ou de salons évoquant des « leaks », « packs », « scred », « nudes », etc.
Listes de noms d’influenceureuses / streameureuses en titres de catégories ou de salons.
Présence de sections réservées à des « demandes » :
par exemple, salons du type « demande-influ », « demande-leak », « demande-pack ».
1.2 Signes d’alerte
Mention explicite d’images / vidéos volées ou non consenties.
Références à des sites de leaks, à des clouds piratés ou à des packs payants revendus.
Discours qui normalisent le vol d’images / videos :
« elle l’a bien cherché », « c’est public maintenant », etc.
1.3 Risques
Diffusion massive de contenus intimes non consentis.
Harcèlement ciblé des personnes citées (campagnes de moqueries, insultes, sexualisation forcée).
Récupération des images / vidéos pour d’autres violences (deepfakes, tributes, sextorsion…).
2. Serveurs de « tributes », cumtributes et sexualisation organisée
2.1 Caractéristiques générales
Salons dédiés à des « tributes », « cumtribs », « wankbattle », etc.
Utilisation de photos de personnes réelles (issues de réseaux sociaux, streams, photos IRL).
Organisation de « jeux » impliquant la sexualisation, l’humiliation ou le fétichisme autour de ces personnes.
2.2 Signes d’alerte
Photos de personnes identifiables utilisées sans consentement.
Commentaires sexualisés et dégradants, centrés sur le physique, le corps, l’origine, l’orientation, etc.
Dynamiques de groupe : incitation à « participer », à « prouver » sa participation, à cibler une personne en particulier.
2.3 Risques
Trajectoire de la personne réduite à un objet sexuel, sans aucun contrôle sur ce qui est fait de son image.
Usage ultérieur des images dans d’autres contextes (harcèlement, revenge porn, leaks).
Normalisation de la prédation et de la déshumanisation.
3. Serveurs de prédation sur proches et connaissances (« scred IRL »)
3.1 Caractéristiques générales
Catégories ou salons portant des noms comme « famille », « pote », « lycée », « ex », « rue », etc.
Demandes d’images ou d’informations sur des proches : sœurs, cousines, ami·es, camarades de classe.
Ambiance de pseudo-club « privé » où l’on échange des infos / photos « de la vraie vie ».
3.2 Signes d’alerte
Demandes du type : « envoyez le snap de vos potes / meufs / sœurs », « qui a des photos d’elle ? ».
Propositions explicites d’envoyer des photos prises dans l’intimité ou dans des contextes vulnérables (douche, soirée, vestiaires, etc.).
Références à des cibles potentiellement mineures (lycée, collège, « pas de limite d’âge », etc.).
3.3 Risques
Atteintes graves à la vie privée et à la sécurité physique des personnes ciblées.
Exploitation de relations de confiance (ami·es, famille, ex) pour alimenter des espaces de prédation.
Passage vers des comportements pénalement répréhensibles (chantage, menaces, diffusion massive…).
4. Serveurs centrés sur les deepfakes et montages
4.1 Caractéristiques générales
Présence de salons « fake-influ », « deepfake », « face-swap », etc.
Références explicites à des outils techniques ou à des IA génératives pour produire des contenus sexuels.
Ciblage de personnes réelles : influenceureuses, streameureuses, proches IRL, famille…
4.2 Signes d’alerte
Présentation de deepfakes comme un « jeu » ou une « blague », alors que des personnes identifiables sont utilisées.
Encouragement à produire et partager davantage de deepfakes sur des personnes spécifiques.
Monétisation (vente de packs deepfake, demandes personnalisées).
4.3 Risques
Disparition de la frontière entre réalité et fabrication : difficile pour la victime de prouver que « ce n’est pas elle ».
Usage des deepfakes pour menacer, faire pression, détruire une réputation, détruire une vie.
Reproduction des mêmes schémas de prédation que pour les leaks « classiques », avec une couche technologique en plus.
5. Serveurs pédosexuels / pédocriminels
TW renforcé – pédocriminalité, exploitation de mineur·es
Cette section évoque des contextes pédosexuels sans détailler les contenus. Si ce sujet est trop difficile pour vous, vous pouvez arrêter votre lecture ici.
5.1 Caractéristiques générales
Références à des « catégories » ou tags impliquant explicitement des mineur·es (par ex. “teen”, “school”, etc.).
Listes ou annonces de « packs » / « links » renvoyant vers des plateformes externes.
Usage de langage codé ou semi-codé pour parler de contenus impliquant des enfants ou des adolescent·es.
5.2 Signes d’alerte
Mise en avant de l’âge réel ou supposé des personnes (très jeunes / mineur·es).
Mélange de contenus sexualisés et de discours banalisant ou glorifiant la pédocriminalité.
Organisation de liens, dossiers ou « collections / catalogues » en dehors de la plateforme initial (sites, clouds, messageries chiffrées, etc.).
5.3 Risques
Il ne s’agit plus seulement de violation de CGU, mais d’infractions pénales graves.
Ces espaces peuvent servir de point d’entrée, de mise en contact ou de diffusion pour des réseaux plus larges.
Les victimes sont dans une situation d’extrême vulnérabilité et n’ont aucun contrôle sur la circulation de ces contenus.
6. Serveurs « hubs porno » vs espaces NSFW consensuels
Il existe des serveurs NSFW où des adultes consentant·es partagent des contenus dans un cadre encadré, explicite et consensuel.
La différence avec les serveurs problématiques se situe notamment dans :
La présence ou non de contenus non consentis (leaks, deepfakes, tributes sur des personnes non consentantes).
La présence ou non de mineur·es, ou de catégories laissant entendre leur sexualisation.
La présence ou non de règles claires, d’une modération stricte, et d’un refus catégorique des contenus non consentis.
Un serveur où il y a :
Partage massivement des vidéos sans sources claires.
Tolère ou encourage les leaks et la prédation.
Organise des demandes de nudes de tiers.
Ne peut pas être considéré comme un simple « espace NSFW ».
7. Pourquoi cette typologie ?
L’objectif de cette page est de :
Donner des repères pour reconnaître des schémas problématiques.
Permettre aux personnes concernées de mettre des mots sur ce qu’iels voient ou subissent.
Aider les modérateurices et bénévoles à mieux documenter et signaler ces espaces.
Elle ne remplace pas le travail d’enquête, ni les procédures des plateformes ou des autorités compétentes, mais peut servir de base pour comprendre que ces structures ne sont pas anodines.