Trigger Warning – Contenus sensibles
Cette page décrit des situations de violences sexuelles numériques de manière anonymisée : serveurs de leaks, tributes, deepfakes, prédation sur mineur·es, etc.
Aucun pseudo, ID, lien direct ni capture d’écran n’est publié ici.
Les cas présentés sont des exemples synthétiques, construits à partir de situations réelles, mais volontairement floutés pour éviter toute identification.
Ce journal a pour objectif la documentation et la prévention, pas de “call-out” ni le harcèlement ciblé.
1. Pourquoi un journal de veille ?
Ce journal sert à :
Garder une trace structurée des schémas de prédation que je rencontre.
Montrer à quoi peuvent ressembler certains types de serveurs, sans exposer les victimes.
Illustrer la charge mentale et les limites de la modération bénévole.
Soutenir d’éventuelles démarches de sensibilisation.
Ce n’est pas :
Une liste noire publique.
Un espace pour humilier ou exposer des auteur·ices présumé·es.
Une preuve juridique au sens strict.
2. Comment lire ce journal ?
Chaque entrée synthétique suit à peu près la même structure :
Contexte : comment le serveur / l’espace a été découvert (outil d’inspection, invitation, capture relayée, etc.).
Architecture : organisation des salons, catégories, mots-clés visibles.
Indicateurs de prédation : éléments qui laissent penser à des leaks, fakes, prédation sur proches ou mineur·es, etc..
Actions : ce que je fais concrètement (signalements, collecte de preuves, retrait, blocage, etc.).
Notes : réflexion, limites, questions en suspens.
Les dates, horaires et certains détails sont volontairement supprimer ou modifiés pour protéger les personnes concernées.
3. Principes d’anonymisation
Pour ce journal, je m’impose des règles strictes :
Aucun pseudo, ID, serveur ou lien direct ne sont mentionnés.
Pas de citation intégrale de messages, surtout s’ils sont très reconnaissables.
Pas de description détaillée de corps, d’images ou de pratiques.
Pas de “surnom” qui permettrait de retrouver facilement un serveur via la recherche.
Je ne conserve les éléments identifiants (captures, IDs, liens) que dans des espaces sécurisés et chiffrés, pour un usage strictement limité aux signalements (Trust & Safety, PHAROS, etc.) Avant suppression de tout les éléments.
Ici, l’objectif est de comprendre les mécanismes, pas d’exposer les personnes.
4. Exemples de cas typiques
Cas n°A105G – Serveur centré sur des influenceureuses (leaks / tributes)
Contexte : serveur trouvé via un outil d’inspection via des catégories type.
Architecture :
Salons nommés par prénom ou pseudo d’influenceureuses / streameuse·rs.
Messages invitant à envoyer des snaps ou comptes de proches pour “dossiers”.
Indicateurs de prédation :
Incitation directe à partager des contenus intimes non consentis.
Mentions récurrentes de “potes”, “ex”, “sœur”, “mère”, parfois “mineures”.
Banalisation de la prise de photos à l’insu des personnes.
Actions :
Documentation synthétique de la structure du serveur.
Signalement à la plateforme + bannissement systématique du serveur sur les communautés que je modère.
Rappel interne de mes propres limites (ne pas rester trop longtemps à observer).
Notes :
Ce type de serveur repose souvent sur la pression de groupe et le défi.
Risque élevé d’exposition non consentie de mineur·es.
Cas n°C2031W – Signaux de contenus pédosexuels
Contexte : messages repérés dans un serveur plus large, via des catégories ambiguës (“teen”, “schoolgirls”, etc.).
Architecture :
Salons publics avec discussions sexualisant des personnes supposées mineures.
Renvois vers d’autres serveurs ou canaux privés.
Indicateurs de prédation :
Focus récurrent sur l’âge (“15”, “14”, “lycée”, “collège”).
Demande explicite d’images ou vidéos de personnes très jeunes.
Références à des services externes de partage de fichiers.
Actions :
Collecte rapide de preuves minimum, en veillant à ne pas sauvegarder d’images illégales.
Signalement prioritaire à la plateforme + plateforme de signalement nationale compétente (type PHAROS en France) + bannissement systématique du serveur sur les communautés que je modère.
Retrait immédiat du serveur pour limiter l’exposition personnelle.
Notes :
Cas particulièrement lourds émotionnellement.
Nécessité de pauses, de soutien et d’un cadre strict pour continuer la veille (le temps que le serveur soit Down).
5. Comment je décide de signaler ?
Je priorise les signalements quand :
Il y a une organisation structurée autour de contenus non consentis ou pédosexuels.
Des catégories / salons ciblent explicitement des mineur·es.
Les auteur·ices encouragent activement d’autres personnes à produire ou partager ces contenus.
La plateforme semble ne pas avoir encore réagi malgré la gravité.
Je garde en tête que je suis :
Une bénévole, pas un service de police.
Limitée par mon temps, ma santé mentale et mes capacités techniques.
6. Limites de ce journal
Ce journal :
N’est pas exhaustif : il ne couvre qu’une partie des cas rencontrés.
Ne remplace pas une enquête judiciaire ni un rapport d’expert·e.
Sert avant tout à rendre visibles des mécanismes de prédation et de banalisation.
Si certaines descriptions vous bousculent, prenez le temps de faire une pause. Votre bien-être passe avant la lecture de ces contenus.